Journal de bord de Françoise Denel

Voici ce qu’écrit Françoise Denel dans son journal de bord du 14 août :
« J’ai perdu un peu la notion du temps je ne sais plus quel jour on est; 12 petits degrés ce matin. Départ un peu tardif, je sais que j’ai un col à monter, je préfère avoir mes batteries pleines.
Au début petit billard roulant, je me dis j’ai tout gagné, non seulement j’ai un paysage d’enfer, un soleil comme c’est pas possible, des températures agréables, mais en plus j’ai une super route mais au bout de 3 km la route redevient route du Kazakhstan c’est-à-dire cassée, pleine de trous avec des stries longitudinales, mettant machine et monture à rude épreuve.
La route monte régulièrement, tout se passe bien. »

« Je sens la dernière côte arriver, je cherche un endroit pour charger et apparaît un petit resto du bord des routes (seule boutique sur 200 km mais j’ai pris mes précautions en eau et nourriture). Leur spécialité des petits pains fourrés à la viande de chèvre et hélas des oignons, cuits dans un four de forme ovale et collés directement à la paroi. Je mange une brochette de vache et un peu de pain sec.
La montée à 12% sur 2 km se passe sans problème. »

« Je suis morte de peur dans la descente, la route est vraiment en très mauvais état. Jespère que le travail de Guillaume, Patrice et Fabien pour les freins est bon, ouf tout tient. Puis une longue descente tranquille amène dans une large vallée d’élevage.
Un écriteau avec « attention » écrit en français prévient d’un danger : risque de vent, d’inondation, d’explosion de gaz (le Kazakhstan est truffé de conduites de gaz) , de pumas, de lions, non ce sont des chameaux… »

« Un village au milieu de cette plaine , cinquante maisons tout au plus mais des vaches partout.
Les heures passent, la température baisse, je me couvre. Dernier arrêt goûter chargement de batteries.
Me voilà devant des gorges. J’hésite, j’y vais, je n’y vais pas… Mes batteries ne sont pas pleines, prise par la nuit dans des gorges ce n’est peut-être pas la meilleure chose qui puise m’arriver. Allez j’y vais, au pire je ferai demi-tour. Ouf les gorges descendent, quand l’état de la route permet de lever les yeux j’admire, c’est de toute beauté, la terre est rouge puis passe au jaune et au vert. Je me régale. »

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